CONFERENCE. Le 14/05/2017. Mickaël Mangot, directeur général de l’IEB, a ouvert l’édition 2017 de l’Echappée Volée qui se tenait à Chantilly les 12-13-14 mai autour du thème « Exponential Happiness? ». Son « talk » de 12 minutes a porté sur la nécessité de se reprogrammer collectivement pour relancer le bonheur dans les pays riches.
Quelques éléments tirés du « talk »:
« Si le progrès technologique est exponentiel, si le PIB par habitant est exponentiel, ce n’est pas le cas du bonheur. Non, il n’y a pas de loi de Moore du Bonheur. Le bonheur ne double pas tous les dix-huit mois comme le nombre de transistors dans un micro-processeur »
« Les enquêtes qui s’intéressent à la satisfaction de la vie obtiennent pour la France une note moyenne autour de 6,5. A l’échelle du monde, 6,5 est plutôt un bon score. Cela place la France au 31ème rang mondial, avec une note bien au-dessus de la moyenne planétaire (5,3). »
« Néanmoins, la France est mal classée au sein du groupe des pays développés. La France est loin derrière les champions du bonheur que sont les pays scandinaves ou la Suisse qui affichent un score autour de 7,5 »
« C’est tout à fait dommageable, car le bonheur, en plus d’être agréable, est très utile. Le bonheur est utile pour l’individu, pour l’entreprise et pour la société dans son ensemble : les gens heureux réussissent mieux dans les différentes dimensions de leur vie (amicale, sentimentale, sexuelle aussi). Ils sont plus productifs et plus créatifs au travail. Ce sont aussi des citoyens plus impliqués dans la vie de la cité et plus solidaires. »
« Loin d’être exponentiel, le bonheur déclaré par les individus dans les pays développés est globalement le même depuis 40 ans. »
« Il y a trois grands obstacles qui empêchent d’être aujourd’hui plus heureux que ses parents: l’adaptation hédonique, le changement des aspirations et le stress né de la mondialisation »
« Que peut-on faire, à son échelle personnelle pour le relancer? Les recherches en économie du bonheur invitent à se reprogrammer, en se recentrant sur les combats essentiels et en pratiquant la diversification dans son travail et entre son travail et ses loisirs ».
« Le bien-être collectif est bien plus que la somme des bonheurs individuels puisqu’il inclut aussi la qualité des liens qui unissent les personnes et les rattachent aux institutions ».
« Si le bonheur individuel a stagné depuis plusieurs décennies, le bien-être social, lui, a clairement décliné. Il est plombé par une confiance en chute libre envers les grandes institutions (le gouvernement, les partis politiques, les médias, les syndicats, les grandes entreprises). Cette perte de confiance dans les institutions s’est parfois accompagnée d’une nette dégradation de la confiance entre les individus. »
« Si l’on veut – et c’est possible ! – faire repartir le bonheur individuel à la hausse durablement, à défaut de le rendre exponentiel, il va falloir que nous trouvions les moyens de refaire société. »