challenges-frINTERVIEW. Challenges.fr, le 05/12/2016. Propos recueillis par Jean-Louis Dell’Oro. Alors que l’édition 2016 du Téléthon vient de s’achever, avec 80,31 millions d’euros de promesses de dons, Challenges revient avec Mickaël Mangot, enseignant à l’’Essec et directeur général de l’Institut de l’Economie du Bonheur (IEB), sur les raisons qui poussent les Français à se montrer généreux et en quoi cela a un impact sur leur bonheur.

En quoi faire des dons nous rend-il plus heureux ?

Le fait de donner est un des rares usages de son argent connus des chercheurs en économie du bonheur pour augmenter significativement et durablement le bonheur. Précisément le don génère à court terme chez le donateur une sensation de plaisir et des émotions positives (de la joie, de la satisfaction) tout en lui faisant davantage apprécier sa vie à moyen terme. Il alimente également un bien-être psychologique profond et durable en contribuant à une meilleure estime de soi (on se sent être quelqu’un de bien après avoir donné), à une sensation de connexion aux autres, une sensation d’impact sur le monde et enfin une sensation de sens (l’argent que l’on s’échine à gagner sert vraiment à quelque chose!).

Les Français sont-ils généreux par rapport à leurs voisins européens ?

Les Français ne font pas particulièrement bonne figure dans les classements internationaux de la générosité. Selon le World Giving Index 2015, il y a moins de 30% de donateurs réguliers en France contre 60-70% dans les pays anglo-saxons. Les dons privés en France représentent environ 0.1% du PIB contre entre 0.5% et 1.4% dans ces mêmes pays anglo-saxons. Quand on modélise le bonheur des nations à partir de variables-clés, le déficit de générosité des Français explique entre 20% et 40% du déficit de bonheur par rapport aux pays les plus heureux, à savoir les pays scandinaves et anglo-saxons.

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