ph-03Carenews, le 12/07/2016. Mickaël Mangot aborde la question de la générosité au travail dans la cadre d’un colloque organisé pour ses trois ans par l’association SOLAAL, dont la mission est de faciliter le don alimentaire.

La générosité contribue au bien-être en général mais qu’en est-il dans l’entreprise ?

Effectivement, la générosité est un levier important pour le bonheur. C’est ce que montrent les études sur le bonheur des donateurs ou des bénévoles. En choisissant d’être généreux, on fait la démonstration qu’on est autonome dans ses décisions, on trouve un sens à son existence, on se prouve à soi-même (et aux autres) qu’on est une bonne personne et on se relie à une cause ou à un collectif. Autant de facteurs qui favorisent le bonheur.

En entreprise aussi, la générosité est possible et contribue fortement à la satisfaction au travail. Il peut s’agir pour les salariés de générosité vis-à-vis de leurs collègues : aider un collègue surmené, participer aux cagnottes pour les gens qui quittent l’entreprise, faire un don de RTT à un parent d’enfant malade, ou même seulement partager des informations.

Il peut aussi s’agir de la générosité vis-à-vis de l’entreprise, en ayant un comportement citoyen au sein de l’organisation, en se refusant de la dénigrer, en se montrant positif, en faisant des mini-tâches qui améliorent la vie en collectivité (changer les gobelets de la fontaine à eau ou de la machine à café !).

Enfin, cela peut aussi être de la générosité à l’égard de la société civile, via le mécénat de compétence ou l’intrapreneuriat social.

En plus d’augmenter la satisfaction au travail des salariés qui la pratiquent, la générosité a un impact positif sur leur productivité et se reflète dans la performance collective de l’entreprise.

Comment l’entreprise peut-elle favoriser l’engagement de ses salariés tout en respectant leur autonomie ?

L’entreprise doit faire attention à ne pas aliéner la sensation d’autonomie des salariés qui se montrent généreux. Sinon tous les bénéfices en termes de satisfaction au travail et de productivité disparaîtraient. Il faut donc, pour l’entreprise, se borner à multiplier les propositions et à bien informer sur les solutions disponibles, sans jamais contraindre ni inciter trop fortement.

A ce sujet, des chercheurs s’intéressent à un nouveau type d’incitation financière. Il s’agit d’incitations qui sont à mi-chemin entre des primes d’objectifs personnelles (bonus) et des primes collectives (participation, intéressement…). Ces primes d’un nouveau-type sont appelés bonus pro-sociaux et doivent être dépensés, cela dépend, par les salariés pour récompenser des collègues ou pour financer des associations caritatives de leur choix. A chaque fois, le récipiendaire est à la discrétion du salarié, donc l’autonomie du salarié est respectée.

Les chercheurs sont en train d’évaluer l’impact sur la motivation au travail de ce genre d’incitations altruistes. Les premiers résultats sont encourageants, avec un effet identique voire supérieur à des primes pour soi.

Retrouver l’interview complète sur Carenews : http://www.carenews.com/fr/news/5651-la-generosite-source-de-bien-etre-au-travail