challenges.frINTERVIEW. Challenges.fr, le 04/04/2017. Par Jean-Louis Dell’Oro. A quelques semaines du premier tour de la présidentielle, Challenges.fr tente d’analyser les mesures phares des principaux candidats sous le prisme de l’économie du bonheur, cette branche de l’économie qui analyse les situations et les comportements qui influencent le bien-être subjectif, c’est-à-dire déclaré, des individus. Après Benoît Hamon et son revenu universel, c’est au tour de François Fillon et de ses propositions sur la flexibilité du marché du travail. Dans son programme, le candidat de la droite indique qu’il souhaite « clarifier et sécuriser les règles qui régissent le contrat de travail et sa rupture », car elles « contribuent à rigidifier le marché du travail, à freiner les recrutements ». Challenges.fr revient avec Mickaël Mangot, enseignant à l’Essec à Paris et Singapour et directeur général de l’Institut de l’économie du bonheur (IEB), sur cette réforme.

Cela peut sembler paradoxal mais assouplir la protection de l’emploi en France ne provoquerait pas nécessairement une baisse du bonheur des travailleurs. Au contraire. Reste à placer avec précaution le curseur et à ne pas copier le modèle allemand ou anglais. Explications.

François Fillon propose de créer des contrats à causes de licenciement prédéfinies et, à l’origine, il parlait également de rajouter un motif de licenciement économique pour  » réorganisation « . Depuis, le programme du candidat n’est plus aussi précis sur ce dernier point et évoque juste une « clarification des règles du licenciement économique » pour « conforter la compétitivité » des entreprises. Mais avec de tels aménagements, n’augmenterait-on pas le sentiment d’insécurité face à l’emploi des travailleurs français ?

Flexibiliser n’augmente pas toujours le sentiment d’insécurité face à l’emploi, au contraire. L’économie du bonheur a mis en lumière un  » paradoxe de la protection de l’emploi « : dans les pays à forte protection comme la France, les salariés en emploi se sentent au final plus en insécurité face à l’emploi que dans les pays à protection moindre! C’est à des niveaux de protection intermédiaire que l’insécurité ressentie est la plus faible.

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